Les Îles Féroé en 2:30 [VIDÉO]

FéroéLes Îles Féroé sont encore des îles préservées. Pour combien de temps encore ? Ces îles, pas évidentes pour leur climat, ni très accessibles, méritent un détour tout particulier pour les admirer et rencontrer leur population au cœur si généreux.

Mai 2016.  
Nous avons décidé de partir, à l’inconnu. Retourner en Islande ? Oui ! Fabien et moi, tous les deux issus d’un cours d’Islandais à Paris, nous voulions revoir notre terre sacrée mais nous voulions tenter l’arrêt du milieu. Les Îles Féroé nous fascinaient, elles nous hypnotisaient. Est-ce une bonne idée ? Trop tard les billets sont réservés. Direction Tórshavn, le port de Tór.

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Port de Tórshavn

Un dieu mythique, un lieu mythique !
Un marteau à la main, frappant la foudre quand ça lui chante, je vous parle de Tór, l’iconique dieu scandinave. Le personnage mythologique a droit à un lieu qui porte son nom. La capitale des Îles Féroé, bâtie pendant l’ère viking s’est vue baptisée ainsi. On ne peut pas dire que la foudre y tombe très souvent mais le climat est capricieux, déchaînant la mer facilement, ce qui expliquerait cette appellation par ce dieu colérique et violent ? En est-il de même pour les habitants ? Tous aux abris, nous arrivons à Tórshavn.

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Première colère des dieux
L’avion est retardé. À l’aéroport de Copenhague, au Danemark, le vol initialement prévu pour les Îles Féroé à midi ne partira qu’à quatre heures de l’après-midi. Les vents, trop violents autour de l’archipel, empêchent l’avion de faire le voyage ! Mais où allons-nous ? Est-ce vraiment le bout du monde ? Difficile d’imaginer une pareille tempête alors qu’à Copenhague le soleil brille derrière les grandes vitres du terminal. Il n’y a pas un souffle et le mercure atteint les 28°C.

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Ville de Tórshavn et son parlement en rouge.

Entend-t-on la mer au loin ?
Lorsque l’avion décolle enfin, il prend directement le chemin du nord. En dessous, l’océan atlantique devient invisible. Les nuages dominent. Après seulement deux heures de vol, l’avion redescend doucement et quelques mètres avant de toucher la piste, la visibilité est enfin correcte. Le ciel est bas et lourd, ne laissant pas entrevoir les hauts sommets qui nous entourent. Nous mettons enfin un pied sur cet archipel si magique. Entend-t-on la mer au loin ? Ce n’est peut-être que le vent. L’air est tellement pur. Chaque bouffée d’air légèrement iodée remplit les poumons de joie.

 Ici, pas de drapeau danois. « Surtout pas malheureux !»

À une quarantaine de kilomètres de l’aéroport de Vágar, le seul aéroport international, se trouve Tórshavn, la capitale des Îles Féroé. Elle représente cet archipel autonome mais pourtant bel et bien sous domination danoise. Dans son voilier baptisé modestement le Norðlýsið, l’Aurore boréale, Birgir Einni nous attend. Dans une forte odeur de morue qui embaume son habitation flottante, Birgir nous explique comme il se sent féroien et pas danois. « Ce sont les Îles Féroé qui nous gouvernent et pas le Danemark. » Ici, pas de drapeau danois. « Surtout pas malheureux !». Le drapeau blanc-bleu-rouge est arboré fièrement et la monnaie, pourtant identique à celle du Danemark est utilisée avec des billets différents. Des billets féroïens.

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Jóannes Paturson

Un descendant des dieux
Le lendemain, nous quittons Tórshavn pour nous rendre dans un petit village à l’ouest de la principale île de l’archipel. À Kirkjubøur, nous attend Jóannnes Paturson. Il est loin d’être un Féroïen comme les autres. Il est descendant des premiers colons. Ses aïeuls ont été les premiers à poser le pied sur cet archipel inhabité, si hostile, mais tellement apprécié des Vikings.

Ils sont fous ces Vikings
Quelle idée de venir s’installer ici. Jóannes nous l’explique, la vie n’était pas toujours évidente auparavant. L’hiver était plus rude et les moyens d’échange étaient plus limités. Il était très important pour les Féroïens de faire des réserves avant l’hiver. La mer étant le seul garde-manger, les Vikings tuaient tout ce qui passait par là pour être sûr de ne pas mourrir de faim pendant la longue periode froide. C’est de la qu’est
 né le Grind’. Une fête ancestrale encore pratiquée et aujourd’hui très contestée par les autorités protectrices de l’environnement car elle consiste à tuer des baleines pilotes.

Féroé-13Un mouton plus présent que les habitants ?
Vous ne trouverez parfois personne sur l’île mais vous verrez des moutons. C’est moins flagrant qu’en Islande ou en Nouvelle-Zélande car la population est quand même bien repartie mais on compte tout de même presque 80.000 moutons pour seulement 50.00 habitants. Si on regarde bien ça permet d’assurer de la nourriture à tout le monde… et un pull chaud. Saviez-vous qu’en raison du climat mouillé des îles, le mouton a développé une laine qui n’imbibe pas l’eau mais qui la fait ruisseler ? À ce moment là, le mouton féroïen, coupé de tous ses autres congénères, est devenu une race à lui tout seul. Il a muté ! Mangez-en c’est bon pour le poil.

Pas si isolées que ça finalement
Tellement petites au milieu de nulle-part mais quand on y est, on a l’impression d’être sur la terre ferme. De chaque endroit de l’île on voit la mer, même si l’île principale est grande et large, les nombreux fjords qui s’infiltrent entre les terres mêlent montagnes et littoraux. Contrairement à beaucoup de petites nations, les îles sont peuplées sur toute leur surface. Il est toujours agréable d’arriver dans une autre ville ou village et peut-être faire la connaissance de quelqu’un … s’il n’y a personne vous verrez peut-être un mouton !?

En partenariat avec Visit Faroe Island. Remerciements tout particuliers à Susanna

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

Une pensée sur “Les Îles Féroé en 2:30 [VIDÉO]

  • 10 avril 2017 à 15 h 32 min
    Permalink

    Très bel article, qui, malgré la richesse des rencontres que nous avons pu faire là-bas, retranscrit bien l’attachement du féroien à ses terres et à ses traditions, mais également le lien mystique qui le lie aux dieux nordiques :) une terre pleine de bijoux naturels à découvrir sans hésitation.
    Merci à toi Lucas pour cet article !

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