Escale à Akureyri

Aku…quoi ??? Oui, bon, j’imagine que la plupart d’entre vous n’ont absolument jamais entendu parler de cette jolie petite bourgade islandaise et je suis presque sûr également que du haut de se nom tordu qui évoque un village inuit canadien ou groenlandais vous ne pouviez même pas imaginer que c’était Islandais. Les plus curieux iront voir sur notre ami Google et sa carte magique où se situe exactement cet endroit… Certains pousseront un léger soupir à la vue de la localisation d’Akureyri, mais vous auriez bien tort. S’il y a bien une ville en Islande qu’il faut visiter c’est Akureyri. Il s’agit de la quatrième ville d’Islande au nombre d’habitants derrière Reykjavík bien-sûr, Kópavogur et Hafnarfjörður, néanmoins on la considère comme la deuxième agglomération car ces trois premières villes n’en constituent qu’une seule avec Reykjavík.

FullSizeRender 40Environ 18.000 habitants peuplent le bout du fjord d’Eyjafjörður où se situe Akureyri. Capitale du Nord de l’Islande, de la province du Norðurland Eystra (ce qui signifie Pays du Nord-Est pour être original), elle change le patrimoine campagnard du nord du pays en y apportant un peu d’urbanisation (et surtout des emplois) ! La ville a son propre port et aéroport reliant ainsi de nombreuses villes islandaises en quelques dizaines de minutes de vol contre plusieurs heures en voitures. La position géographique d’Akureyri, à 50 km au sud du cercle polaire arctique, lui donne la possibilité d’avoir de la neige, beaucoup de neige ! Mais également des étés agréables et ensoleillés (très ensoleillés, du fait de sa hauteur sur le globe). Comme la ville est coincée au bout du fjord, débouchant sur le nord, elle est à l’abri des vents violents et réguliers qui fouettent le pays par le sud-ouest de l’île (majoritairement).

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Le Bláa Kannan (anciennement le Café de Paris) d’Akureyri

L’histoire d’Akureyri n’est pas bien longue, en effet, à part le fameux Landnámabók (le livre de la colonisation islandaise) où l’on trouve tout l’essentiel de la colonisation de l’île. Akureyri n’y est pas beaucoup mentionnée. Sa position est plus difficile d’accès que les autres parties de l’Islande. Étant donné que les explorateurs sont arrivés essentiellement par le sud, le sud-est et le sud-ouest, en construisant Reykjavík en premier et les îles Vestmann. La traversée du pays sans les moyens que l’on possède aujourd’hui relevait de l’impossible. Le climat était beaucoup plus rude et les glaciers plus étendus. Seuls les explorateurs assez courageux et surtout assez malins (il faut le préciser) pour contourner l’île, ont pu découvrir ce long fjord protecteur pourvu d’une île au millieu, l’île de Hrísey. Ce que fît le viking Helgi Eyvindarson dit « le maigre ». Il fût, d’après le livre de la colonisation, le premier à arriver au bout du fjord, qu’il aurait baptisé Eyjafjörður (le fjord de l’île) en l’honneur de Hrísey au milieu.

P1040041Pour résumer, Akureyri a été fondée on ne sait pas trop par qui, et on ne sait pas trop quand, aux alentours du Xe siècle. On ne va pas se noyer sous les informations !

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Architecture islandaise typique pour ce restaurant, le Bautinn, que je recommande vivement.

Aujourd’hui, parmi ces 18.000 bonnes âmes, Akureyri compte environ 2.000 étudiants répartis sur les deux importantes universités de la ville et du pays. Le centre de la ville est plutôt petit, et Akureyri a énormément développé sa zone industrielle et ses quartiers résidentiels. L’hiver est plutôt très animé avec l’ouverture du domaine skiable de Hlíðarfjall sur les hauts des montagnes avoisinantes et par la présence d’étudiants qui n’hésite pas à s’éclater en faisant de la luge sur les routes permettant l’ascension des collines de la ville. L’été, les étudiants s’en vont, les touristes arrivent mais la ville devient très calme, beaucoup d’Islandais désertent la ville pour se rendre en campagne. (Si pour vous Akureyri est déjà un petit bout de ville à la campagne sachez que pour l’Islande c’est une grande ville. Et que la campagne Islandaise est encore plus paumée que le plateau du Larzac ou les monts du Vercors)

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L’Église d’Akureyri (Akureyrarkirkja).

Les lieux notables à Akureyri sont principalement la rue piétonne et commerçante Hafnarstræti et au bout la place Ráðhústorg bordée par les cinémas Nýjabíó et le Borgarbíó et par des cafés agréables et chaleureux dont le Café Amour et le Bláa Kannan (anciennement Café de Paris) où l’on peut se reposer à la scandinave en grignotant des patisseries … scandinaves (ça veut dire avec beaucoup de beurre et de sucre).  Au bout de la Hafnarstræti, sur le flan de la colline, est construite l’église moderne d’Akureyri, (ne cherchez pas de nom en particulier on l’appelle l’Église d’Akureyri, Akureyrarkirkja). Comme l’emblème de la ville, elle est visible du bord du fjord, surtout la nuit lorsqu’elle est illuminée d’un jaune joyeux et féérique. Son architecture moderne accompagne la ville tout en l’illuminant !

P1040047Akureyri est surtout le point de départ d’excursions. La route circulaire de l’Islande, la n°1, traverse la ville. Autour du fjord, de nombreuses richesses islandaise sont à découvrir. Comme je l’ai mentionné plus haut, l’île de Hrísey est un petit joyau de nature emprisonnée dans le fjord. En face, sur la terre ferme les villages de pêcheurs de Dalvík et Ólafsfjörður sont tout aussi pittoresque. Plus haut à la sortie du fjord, au large, en pleine mer du Groenland (limite avec l’Ocean Arctique), l’île de Grímsey est elle très engoissante pour les plus citadins. Quelques petites maisons de pecheurs sur un caillou qui se jette dans la mer telle une falaise. On peut la rejoindre par avion depuis l’Aéroport d’Akureyri ou bien par bateau depuis Dalvík. Pourquoi je vous en parle ? Car Grímsey est le seul endroit en « Islande » qui est (à peine) au-dessus du cercle polaire et comme elle est au même niveau que la mer, sans obstacles nuisant à l’observation, on peut tranquillement admirer le soleil de minuit du 21 juin dans son infinie beauté. En revenant sur la terre ferme : à quelques dizaines de kilomètres à l’est sur la route n°1, se trouve la somptueuse région volcanique et presque lunaire de Mývatn, je ne détaille pas plus, une escale y sera consacrée les mois prochains.

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Pour vous entrainer à lire l’islandais ! J’interroge le mois prochain !

En attendant de vous voir à Akureyri, nous repartons à nouveau en Norvège pour rencontrer sa grande sœur, Tromsø. Ville étudiante, au grand nord, beaucoup plus au nord… et plus grande aussi. Rendez-vous le 1er avril pour Tromsø, et ce n’est pas un poisson ! D’ici là, ramenez du monde pour découvrir la Scandinavie chaque mois dans l’Escale à … sur Hiver Arctique !

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

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