Escale à Mývatn

Mývatn, un des seuls noms islandais facile à prononcer : /Mivatn/. Un endroit bien islandais qui réunit toutes les hostilités de l’île dans une même region de quelques kilomètres carrés. Le mois dernier nous étions à Þingvellir pour la découverte du lieu et surtout de cette importante page d’histoire. L’Islande ne peut être évoquée sans son histoire car chaque lieu y est fermement attaché et il en est de même pour Mývatn. J’ai choisi de vous présenter cette région juste après Þingvellir car les deux sont infimement liées … par leurs histoires !…

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Sud de Mývatn au mois de novembre

En islandais,  signifie la petite mouche, vous savez la petite vicieuse qui pique, une sorte de moustique, et vatn est le lac, donc le lac aux mouches. Logique et évident ! Celui qui n’a jamais mis les pieds à Mývatn, par une belle journée d’été, ne comprendra pas cette allusion ! D’abord, un peu de géologie, l’Islande est, je le rappelle, une terre émergée grâce à des éruptions entre la plaque tectonique eurasiatique et américaine. Elle possède énormément de volcans actuellement actifs comme le récent Eyjafjallajökull ou le Bárðarbunga qui fume depuis août 2014. L’Islande est une terre chaude où de nombreux points chauds n’atteignent pas la surface de l’île mais ne font que rester à proximité de la surface, réchauffant la terre. Mývatn est spécialement connu pour ça.

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Le volcan Hverfjall

Mývatn est à deux pas du cercle polaire arctique et pourtant la terre n’y est jamais froide. La proximité souterraine des points chauds de l’île rendent l’endroit chauffé par une géothermie plus que naturelle. Autrefois, le stratovolcan Hverfjall, aujourd’hui supposé endormi, éjectait de la lave en fusion, laissant aujourd’hui le site avoisinant particulièrement lunaire. Le Hverfjall possédait des petits volcans autour de lui, que l’on peut encore contempler. Certains ont maintenant les pieds dans l’eau car entourés par le grand lac de Mývatn, le troisième lac naturel d’Islande qui alimente le fleuve Laxá í Aðaldal.

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La centrale géothermique à proximité de Krafla

Avantage de cette géothermie : l’eau puisée dans le sol y ressort très chaude. Une station géothermique possède un bassin de refroidissement d’un bleu turquoise comme Blue Lagoon qui donnerait très envie de se baigner. Malheureusement l’eau est à plus de 60°C. À quelques pas de là, un lagon, abrité par une grotte offrait la possibilité de se baigner. Sauf que depuis quelques années l’eau de ce petit lac, à moitié souterrain, a augmenté subitement rendant la baignade impossible.

Il est également courant de pouvoir faire cuire du pain dans la terre de Mývatn. Le Geysirbread est cuit sous terre dans une boite en métal où le pain est emballé dans un torchon. Compter quand même plus de vingt heures de cuisson… ‘Faut pas crever la dalle !

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En arrière plan, ce n’est pas Krafla, mais un voisin, je n’ai malheureusement pas trouvé le nom, tout aide est le bienvenue !

Que de bonheur a posséder une terre chauffée comme ça … Ou presque, les étés cléments islandais, accompagnés de l’humidité du lac donne la possibilité aux mouches et aux moustiques de pouvoir vivre heureux. L’hiver étant froid, les larves d’insectes sont, quant à elles, bien au chaud dans la terre, ce qui leur permet de passer la saison froide sans peine ! Mývatn n’est pas recommandé pendant la période estivale. Les petites mouches, presque microscopiques s’infiltrent sous vos vêtements, dans votre nez ou même votre bouche et vous dévorent. Certains endroits sont mêmes interdits d’accès pour cause de nuages de mouches ! En hiver, en revanche, soyez tranquille !

IMG_8762Le volcan Krafla (prononcer /Krapla/) est le fondateur du bassin de Mývatn. Ce volcan extrêmement puissant, haut de 818 mètres, est encore actif. Même si sa dernière éruption remonte à 1984, on a pu l’observer depuis Reykjavík (à 400 km de là) c’est dire la violence. La coulé de lave qui s’en est échappée continue de dégazer … c’est d’un chic ! Ça fume toujours pour rester poli ! Ce volcan est assez particulier car bien qu’il soit actif, le cratère est un lac !

Mývatn a surtout la particularité d’être habitée, c’est l’unique territoire habité des hautes terres d’Islande. La plupart des villes sont dans les fjorð, au bord la mer, dans la dallur, les vallées proches du littoral. La région n’est pas très peuplée, ça reste l’Islande. Mais de nombreuses fermes s’y trouvent ainsi que le village de Reykjahlíð qui compte quelques âmes ainsi que le nécessaire pour y vivre une vie correcte sans avoir à aller à Akureyri à cent kilomètres de là pour y faire ses courses.

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Vue satellite de Mývatn. Hverfjall est le plus gros cratère à droite et Krafla est hors champ plus au nord.

Le point commun géologique entre Þingvellir et Mývatn n’a rien d’extraordinaire car l’Islande est logée à la même enseigne mais les principaux points de mouvements se situent sur une courbe qui traverse l’île par le milieu. Les deux endroits sont très exposés aux séismes. Le point commun historique se situe un petit peu plus à l’ouest, sur la route d’Akureyri, à mi-chemin. Je parle bien-sûr de la belle cascade de Goðafoss qui est la suite de l’histoire de la fondation du parlement islandais, l’Alþing, à Þingvellir.

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Goðafoss

Remontons un petit peu en arrière, l’Islande est peuplée de plusieurs communautés (toutes païennes) dont les chefs se réunissaient au parlement de l’île, installé à Þingvellir. Très croyant à la mythologie nordique, les Islandais voient défiler sur leur île, une poignée de missionnaires envoyés par la Scandinavie, déjà convertie. Cependant les Islandais ne se laissent pas faire et renvoient tous les prêcheurs tentant de leur inculquer une religion qui ne leur plaît pas. Quand le chef viking, Ólafur Tryggvason, accède au trône norvégien, il veut absolument que l’Islande devienne chrétienne. Il envoie de nombreux missionnaires qui s’y essayeront, chacun de manières différentes, sans que rien ne fonctionne là-non plus. Le nouveau roi norvégien, commençant à s’impatienter, délègue deux chefs islandais déjà convertis, pour convaincre le reste de la population. Gissur le blanc et Hjalti Skeggjason (c’est leurs noms) choisissent le plus pacifiste des chefs, un païen modéré, pour trancher. Il s’agit de Þorgeir Þorkelsson qui est chef de Ljósavatn. Celui-ci dit qu’il faut éviter la colère du roi norvégien pour ne pas tomber dans une guerre de religion. Il incite donc le peuple à se conveIMG_8764rtir à la religion chrétienne tout en conservant les traditions païennes et en autorisant le culte dans le milieu privé. De retour dans sa région après ce long et épineux échange à Þingvellir, Þorgeir s’est emparé de ses idoles païennes pour, d’après la légende, les jeter dans la cascade de Ljósavatn que l’on a baptisée la cascade des dieux, en islandais : Goðafoss.

Le mois prochain nous nous rendrons à nouveau en Norvège, nous irons à Trondheim. Rendez-vous le 1er juillet sur Hiver Arctique.

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

Une pensée sur “Escale à Mývatn

  • 5 juin 2015 à 0 h 03 min
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    Bel article, bien documenté !

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