Escale à Gjøvik

Partons d’Oslo, ne changeons pas les bonnes habitudes. Prenons le train à la gare centrale dirigez vous vers le quai 16, et suivez la ligne régionale avec un logo vert, affichant R30. Sur le train est affiché un nom pour le moins étrange, pour nous Français : GJØVIK ? Comment on lit ça. [Gu’jjo….vik ?] Pas tout à fait. Allons faire un tour à /Yeuvik/ ce mois ci.

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Cette petite ville d’environ vingt mille habitants, ce qui constitue déjà une bonne bourgade pour la Norvège, n’est pas classée dans les patrimoines mondiaux de l’UNESCO ou tout autre organisation de mise en valeur. Les guides touristiques n’en parlent même pas, les touristes l’évitent et pour couronner le tout, sa gare est un terminus. On est pourtant au centre du pays, en plein dans l’Oppland. Alors, sans avoir cette prétention, peut-être qu’après mon article, Gjøvik deviendra l’endroit rêvé sur terre… Certes, j’en envie que les choses changent… on peut toujours rêver !

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Gjøvik-7Souvenez-vous, il y a quelques mois, j’ai dû me présenter au poste de police de Gjøvik. Non, non, je n’avais rien fait de mal, juste une histoire d’immigration. Dans le grand comté qu’est l’Oppland, Gjøvik joue une place de choix. La capitale du fylke (comté en norvégien) est la bien connue Lillehammer, qui est située exactement au centre. Un avantage pour tous les habitants de l’Oppland mais un inconvénient pour ceux qui habitent aux extrémités et qui doivent faire quatre heures de route aller-retour pour simplement signer un papier. Placée au sud de sa grande soeur, Gjøvik joue le rôle de sous-préfecture. (Pour info, Gjøvik est trois fois plus peuplée que Lillehammer, la capitale, mais ça, c’est une autre histoire).

Gjøvik-8En voiture, par la nationale 4, la route qui grimpe depuis Oslo se dresse au dessus du brouillard jusqu’à obtenir un panorama extraordinaire. Dans les couleurs d’automne du mois de septembre où, entre les arbres pétrifiés par la neige et le gèle se dessine l’immense Lac Mjøsa. Il fait son fier, et il a raison. Ce « fjord » (comme ils disent en Norvège malgré le fait qu’il n’ait aucune connexion direct avec la mer) est le plus grand du royaume. De Lillehammer au nord jusqu’à Eidsvol au sud sans oublier Hamar et Brumundal sagement assis sur la rive, faisant face à Gjøvik sur l’autre rive. Plus de 100 kilomètres de long, et très peu de largeur voila la raison pour laquelle on dit fjord et non lac. Car la plupart des lacs norvégiens ont cette longue forme de fjord bien qu’ils ne soient plus en contact avec l’eau salée depuis la dernière glaciation.

Gjøvik-5Après la pause panorama, la route qui descend tranquillement en lacets vers la rive du lac et le centre ville nous fait quitter la forêt de l’Oppland pour admirer des grandes fermes rouges typiques, arborant fièrement le drapeau royal. Petit à petit, les maisons sont plus nombreuses et le centre ville se fait voir, posé sur la rive du lac. Les montagnes ont les pieds dans l’eau mais dans un contexte différent que celui de Bergen. Ici on devrait plutôt parler de collines car la pente est douce et harmonieuse, pas comme à Bergen où les montagnes sont suffisamment raides et hautes pour obliger les nuages à se vider sur la ville.

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Gjøvik-3Le clapotis des vagues contre les rochers nous berce et notre regard se perd dans l’horizon, vers le bout du lac, que l’on ne voit même pas d’ailleurs. Alors posons nos yeux sur la rive d’en face et les petites fermes largement espacées sur les collines de l’Hedmark. Attendons le passage du légendaire Skibladner, ce bateau à aube qui parcourt ce lac depuis près de 150 ans.

J’ai dit que de les touristes l’évitaient ? C’est la vérité, mais ce n’est pas dans le sens où les touristes fuient cet endroit. En fait, ils ne le voient même pas. Je m’explique : Les touristes arrivent à Oslo. Là, il vont généralement vers le nord, mais pas en ligne droite, ce qui est intéressant c’est les fjords de l’ouest et les villes de Stavanger, Bergen ou Ålesund. Ils évitent totalement le centre du pays. Les désintéressés des fjords, eux, se rendent dans le grand nord en prenant l’avion directement à Oslo ou en voiture avec l’autoroute qui longe l’autre rive du lac, construite pour contenter les deux grandes villes de Hamar et Brumundal. Et le train ? Là aussi gros problème, en plein milieu de la Norvège c’est un terminus, pas de liaison avec la ligne de Lillehammer qui elle aussi emprunte l’autre rive. Ceux qui habitent sur la ligne Oslo-Gjøvik doivent prendre un bus après le terminus pour se rendre à Lillehammer ou bien voyager dans le sens opposé direction Oslo et reprendre la bonne ligne à nouveau vers le nord. La connexion Gjøvik-Lillehammer avait été évoquée mais malheureusement abandonnée… Manque de moyens.

Gjøvik-6Des bons cafés, des restaurants sympas, des petits gâteaux et des « Lompe ». Ces crêpes de fécule de pommes de terre qui sont les vestiges d’une alimentation très basique que la Norvège entretenait avant la découverte de l’or noir et pendant les guerres. Aujourd’hui symbole de gastronomie norvégienne (n’exagérons rien), les Lompe se mangent froides pour entourer les fameuse Pølse, la saucisse tellement aimée. Ça fait un hot-dog mais avec des crêpes. C’est très populaire en Scandinavie dans les kiosques qui peuplent les rues. On peut aussi les rouler avec du saumon fumé et de la crème fraîche pour la période des fêtes.

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Posé au bord de son Lac, Gjøvik attire. Bien qu’il ne s’y passe beaucoup moins d’événements qu’à Oslo, notoriété oblige, elle a quand même été l’hôte de jeux olympiques de Lillehammer en 1994, choisie pour sa patinoire. Les épreuves de patinage se déroulaient dans deux autres patinoires situées à Hamar mais la patinoire olympique de Gjøvik accueillait le hockey sur glace. Cette patinoire est surnommée « la taverne » par les norvégiens car elle a la particularité d’être construite sous-terre. Au moins elle se conserve au frais, comme le bon vin. Entre la montagne et la ville, Gjøvik est une bourgade intermédiaire sans doute très agréable pour y vivre ou bien y boire un verre lorsqu’on est de passage dans l’Oppland.

Gjøvik-2Le mois prochain continuons dans l’ordre des choses et allons à Lillehammer, une nouvelle escale pour un événement important. Un indice ? C’est du sport… Vous brûlez, comme la flamme, c’est trop facile !

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

2 pensées sur “Escale à Gjøvik

  • 13 janvier 2016 à 11 h 13 min
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    Tu me donnes de plus en plus envie d’aller découvrir ce pays. :-)

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    • 13 janvier 2016 à 11 h 16 min
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      Ça c’est un beau compliment, merci ! Mais oui, c’est à découvrir ! :)

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