Chapitre 5 : Même en Norvège, le sens de l’orientation, c’est pas mon fort !

Prévoir un parcours, être sûr de soi et puis finalement, faire 8 kilomètres au lieu de 4… Je suis parfois conscient d’oublier ma lucidité sur ma table de nuit. Je suis certain que ceux qui me connaissent commencent déjà à rire, car il y a de quoi et ce n’est pas nouveau ! Je me revois au collège en course d’orientation, ma petite carte plastifiée du parcours de santé à la main. Tout le monde était en binôme, les profs, qui m’adoraient, me mettaient dans un binôme composé uniquement de moi-même pour voir combien de temps je mettrais à me perdre cette fois-ci ! Comme quoi, déjà à l’époque, de jour, je ne savais pas trop me diriger. «Ça te dit d’emmener le grand à l’entraînement de ski ?». Le mardi, ça n’est pas ravioli, c’est ski ! En attendant que la neige arrive, les enfants sont conviés à s’entraîner : faire des petits jeux, des petites courses en forêt, afin de préparer l’endurance. C’était donc à moi de faire le taxi pour arriver à l’entraînement, non loin de la maison, à dix-huit heures.

Il était prévu, une heure après, que j’aille avec lui chercher sa maman, qui travaille à Oslo, à la gare de la ville. J’avais donc deux possibilités pour descendre en ville depuis le domaine de ski de fond. Redescendre par là où j’étais venu, la route de la maison, y passer sans m’arrêter pour rejoindre la gare ou bien une autre route qui serpente sur le haut du coteaux avant de rejoindre la ville par un autre endroit en longeant la voie ferrée. J’envisageais le deuxième choix. Premièrement, pour moi les deux routes avaient le même nombre de kilomètres et deuxièmement, il s’agit d’une route plus large, certes plus fréquentée mais aussi plus agréable, car une plus belle vue. Fin du cours ! Hop en voiture ! Attache de ceintures, allumage des phares, on passe la première c’est parti ! Prochain arrêt Roa Togstasjonen ! Je m’engage sur l’Oppenvegen profitant de la « vue » attendue, ou presque : à dix-neuf heures en plein hiver, il fait nuit depuis un sacré bout de temps. Prenant mes précautions, en voyant l’état de la route verglacée, je ne dépassais pas les 40 km/h. Les virages se succédaient, le route devenait de plus en plus longue, je me demandais régulièrement si je ne m’étais pas trompé de direction. Mais j’étais pour ainsi dire sûr de moi.

Tout en étant soûlé par la huitième symphonie en do du dégivrage avant, je ne l’étais pas moins par la route qui n’en finissait pas, quand, enfin, j’arrivais à l’intersection pour redescendre sur Roa. La route, plus gelée que jamais, laissait apparaître des traces de pneus d’une voiture visiblement très mal équipée qui était venue arranger plusieurs fois sa carrosserie contre la glissière de sécurité (heureusement présente !).

Plus je descendais et plus il y avait du brouillard, je ne voyais pas plus loin que le bout de mon capot. C’est donc vingt minutes plus tard que j’arrivais au centre ville, admettant peut être que ce n’était pas la meilleure route. Surtout par ce temps, je remerciais tout de même mes pneus-clous de m’avoir tenu sur le droit chemin. Avant de prendre ma passagère supplémentaire, j’étais informé qu’en m’attendant, elle marcherait en direction de la maison, étant donc très en retard, je passe sans m’arrêter devant la gare pour reprendre la route de la maison en surveillant les éventuels piétons.

Inquiet de n’avoir croisé personne sur la route, me disant « Je suis si en retard que ça ? Elle est rentrée à pied ? ». J’arrivais maintenant la maison. Le petit qui n’avait rien dit de tout le trajet car toujours heureux d’être en voiture, m’a demandé « On ne devait pas aller chercher Maman ? » « Oui, mais je l’ai pas trouvé ! » J’avoue maintenant que j’aurais du m’arrêter devant la gare, car elle m’y attendait !

C’est plus ou moins une histoire de sens d’orientation c’est aussi une histoire de compas dans l’œil, que je n’ai pas non plus car je n’ai vraiment pas su évaluer la longueur de la route ! Toute la soirée, j’ai eu droit à de bons encouragements : « Tu vas a la salle de bain ? Tu connais le chemin ? ». En m’attendant elle espérait une seule chose, que je ne prenne pas la route que j’ai prise. « Non il est trop malin pour prendre cette route », comme quoi, des fois, on se surpasse et on s’étonne !

« Je n’ai pas le sens de l’orientation, je ne saurais même pas dessiner la forme approximative de mon trajet ! »
#Tristan Garcia (extrait de Faber)

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

Une pensée sur “Chapitre 5 : Même en Norvège, le sens de l’orientation, c’est pas mon fort !

  • 26 novembre 2014 à 8 h 19 min
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    Quelle histoire, encore des trucs qui n’arrive qu’à toi !
    T’es peut être nul en orientation mais au moins, tu es un bon conducteur, et heureusement ! 😛
    (Oui, toi tu montes pas sur les trottoirs ! :D)

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    • 26 novembre 2014 à 18 h 39 min
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      Merci de me suivre ma petite Lisa <3 ! Je suis sans doute un bon conducteur ! Ou j'ai des bon pneus ! Y en a qui monte sur le trottoir en effet 😀 On se comprend 😀

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