Chapitre 19 : Change de chaîne !

FullSizeRender 6Lorsque j’ai pris mes premières vacances en Norvège, j’ai décidé de me rendre à Tromsø. J’avais organisé un grand week-end du vendredi au lundi en prévoyant quelques petites choses à faire et à visiter mais je n’avais pas encore regardé les différents endroits pour manger ou casse-croûter. Arrivé en fin d’après midi, au mois de mars, la nuit ne tarde pas et étant déjà habitué à la mode norvégienne, à 17h passé, je cherchais un endroit pour manger le repas du soir, le « middag » .

Sans trop m’aventurer dans les rues, car je n’avais pas eu le temps de repérer un « petit truc sympa » comme j’aime, je me suis installé à la table d’un restaurant près du port au pied d’un petit centre commercial. Plutôt cantine que restaurant, dans le genre restauration rapide mais quoi de plus normal pour la Norvège où il est très commun d’avoir des restaurants et bars où tu te sers toi-même ! Ce restaurant, qui s’appelait Jordbær, « la fraise » en norvégien, présentait des spécialités « faites-maison ». Pensant tomber dans un restaurant « Tromsø-ien » j’ai donc été déçu d’apprendre par la suite qu’il y avait des « Jordbær-Restaurants » partout en Norvège. Je ne critique pas le coté « fait-maison » … mais je m’interroge !

Lors de mon deuxième week-end en escapade, je me suis rendu à Trondheim. Un matin, pour un petit déjeuner, je cherchais un café. Regardant un peu dans les rues et jetant un œil sur des sites d’avis d’utilisateurs, je décide de me rendre dans un café renommé par ses bonnes brioches et boissons. À 9h, celui-ci était encore fermé … Pour un petit déjeuner, je ne voulais pas attendre l’ouverture à 10h : j’avais faim ! Je me retourne et vois un autre café en face, mais vide ! Ce n’est jamais bon signe mais étant donné la population inexistante descendue dans les rues ce matin-là, mon instinct m’encourageait à y rentrer pour m’y installer. Ce que je fis sans même regarder le nom du café. Je n’ai pas été deçu, j’ai dégusté un pain au chocolat extraordinaire, à la française avec une petite brioche aux raisins délicieuse, ça changeait des trucs industriels soit disant Français que l’on trouve sous-vide aux supermarchés les plus proches !

Je fais un compliment au garçon qui travaillait au café, je lui explique que je suis français et que je suis très content de trouver des bonnes pâtisseries comme dans mon pays. Celui-ci m’explique qu’ils sont implantés un peu partout en Norvège car à la base c’est un français qui fait ça, à Oslo. Effectivement rien qu’à Trondheim, j’en ai compté deux ! D’après leur site, il y a 33 cafés en Norvège donc 25 à Oslo. Encore une chaîne … Ben voyons ! Cette marque de cafés, Kaffebrenneriet, que je n’avais pas encore eue l’occasion de découvrir dans ma profonde campagne norvégienne, est sans doute très peu industrialisée. J’ai demandé un peu d’explications à des Osloïtes et j’ai appris que pour les enseignes d’Oslo, c’est un pâtissier français, qui a sa propre boutique, qui prépare les viennoiseries.

Moi qui pensais encore une fois tomber sur un petit truc sympa typiquement de Trondheim, je ne peux pas dire que je sois déçu mais je pense tout simplement que les cafés indépendants manquent. Le « problème » est pourtant qu’ils existent bel et bien mais n’arrivent pas à proposer d’aussi bons services (autant de viennoiseries) pour la plupart car ils n’ont pas assez de débit, les prix sont donc un poil plus élevés et les gens privilégient les chaînes de cafés. Sans compter les « kiosk » (prononcer /chiosk/) ce sont les petites boutiques à chaque coin de rue où l’on trouve le café et la kanelbolle (brioche à la cannelle) pour 25 couronnes norvégiennes (compter 3€, ca paraît cher pour la France mais c’est le meilleur prix ici). Pour un café comme Kaffebrenneriet c’est parfois le double, mais avec une pâtisserie incontestablement meilleure.

Les kiosques font vraiment partie de la culture nordique (et américaine aussi car le 7-Eleven se trouve aussi outre atlantique). En Norvège, le kiosk très courant est le Narvesen, on trouve aussi le Deli de Luca, un peu plus cher, mais dans une gamme un peu supérieure. Dans tous les cas, les kiosques sont des points de passages, le café le matin, le café le midi avec un sandwich ou une brioche … Ils sont parfois aux allures de stations-service et proposent même la presse et des livres ainsi que des produits de première nécessité au cas où les supermarchés sont fermés. C’est le genre d’endroit qu’on aimerait quand même éviter quand on est en vacances quelque part et qu’on veut découvrir du typiquement local car un kiosk à Oslo, Copenhague, Stockholm ou Tromsø… vous y trouverez la même chose ! (Bonjour le dépaysement)

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Norli et ARK deux géants de la libraire en Norvège

À Tromsø, en me promenant, j’étais très content d’avoir trouvé un café très sympa, adoré par les habitants et les touristes : le Café Risø. Je fais de la publicité au cas où ils souhaiteraient m’envoyer en contre partie une petite kanelbolle. Celui-là, j’ai vérifié, il n’y en a pas d’autres en Norvège.

Je ne dis pas qu’il n’y a rien d’autre que les chaînes mais je trouve que les marques de restaurants et de cafés reviennent souvent, peu importe où l’on se trouve. Même pour les librairies, c’est logé à la même enseigne, (c’est le cas de le dire). Il n’y a pas de petites librairies indépendantes, toutes sont des chaînes comme Norli, ARK…  Beaucoup d’enseignes sont enchaînées à un seul et même réseau ! Même les aéroports de Norvège appartiennent tous à Avinor (une société de l’État), ce qui à le don de les rendre tous identiques (sauf la taille bien entendu) et qui n’en privilégie pas un plus qu’un autre. On pourrait faire un débat sur les points positifs et négatifs de ces méthodes … J’attends vos commentaires.

Mais au moins, en Norvège, on ne peut pas piquer une idée pour s’en aller la recopier dans la ville voisine !

« Les idées sont comme les gros billets, si tu les montres, on te les vole. »
#Kalervo Tuukkanen

P.S. Ceux qui pensaient lire un chapitre sur la télé… c’est perdu ! 

Lucas

Troll des montagnes à l'esprit vif et au regard aguerri.

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